L’église n’a pas une position théologique précise concernant ce qui arrive aux enfants non baptisés, mais la doctrine nous pousse à avoir confiance en l’infinie miséricorde de Dieu et en sa promesse de salut et de rédemption pour tous
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Qu’arrive-t-il aux enfants non baptisés ? Aujourd’hui plus que jamais cette question, en soi déjà cruelle, car elle sous-entend la mort d’une petite créature, est bien d’actualité. Si autrefois il était presque donné par acquis qu’un couple de parents fasse baptiser son fils peu après sa naissance, aujourd’hui cela n’est plus si évident. La morale humaine a changé, le monde moderne semble construit exprès pour alimenter doutes et incertitudes, ou simplement une volonté exacerbée d’affirmation personnelle, qui concerne également la sphère religieuse. Ainsi, de nombreux jeunes couples préfèrent attendre, laisser que l’enfant, en grandissant, décide si adhérer ou pas à l’Église. Un choix de liberté, sans doute, mais qui prive le petit de la possibilité d’être sauvé, si, de manière tragique, son existence venait à être interrompue prématurément.
Il y a ensuite ces enfants qui meurent à peine nés, sans qu’il y ait le temps matériel pour leur donner le Baptême.

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La mort d’un enfant est toujours considérée comme une tragédie, quelque chose contre nature, déjà depuis l’antiquité. Encore plus terrible, pour les parents, d’imaginer que leur créature ne méritait pas le Paradis, avec la contemplation de Dieu, uniquement parce qu’elle est morte sans avoir été baptisée. Un châtiment épouvantable pour un innocent sans faute ! Au Moyen-Âge, on chercha à atténuer cette douleur en faisant recours aux limbes (limbus infantium), un état intermédiaire de l’existence, où les âmes des enfants non baptisés allaient après la mort. Les limbes étaient donc entendus comme un état intermédiaire de bonheur naturel, où les âmes expérimentaient une condition de bien-être, mais sans la pleine communion avec Dieu. Cette idée essayait de concilier le jugement de Dieu concernant le Péché Originel, avec sa miséricorde, en offrant une solution au dilemme théologique concernant les enfants non baptisés.
L’Église n’a jamais reconnu les limbes comme doctrine officielle, mais, pendant des siècles, ils ont été le seul espoir et le seul réconfort pour ceux qui se voyaient un fils arraché avant même d’avoir pu le baptiser. En effet, bien que les âmes des Limbes ne puissent pas monter vers Dieu, elles vivent toutefois dans un état de perpétuel bonheur, car, ainsi comme elles n’ont pas été baptisées, elles n’ont pas pu pécher non plus.
Une définition précise de ce qui arrive aux enfants non baptisés n’existe pas encore dans le Catéchisme de l’Église Catholique jusqu’en 1922.

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Il est important de souligner que le concept de limbes n’a jamais été défini comme dogme officiel par l’Église Catholique et a été graduellement mis de côté au cours des siècles. Aujourd’hui, l’Église confie les enfants morts sans baptême à la miséricorde de Dieu, en exprimant l’espérance qu’il existe pour eux une vie de salut. Cette perspective reflète un majeur accent sur la miséricorde divine et sur la volonté salvatrice universelle de Dieu.
En 2007, la Commission Théologique Internationale a élaboré un document intitulé L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans Baptême. En ce document, on affirme qu’il existe un espoir raisonnable que ces enfants soient accueillis dans la miséricorde de Dieu et puissent jouir de la vie éternelle au ciel. Ce document a été ensuite publié, sous l’autorisation de Pape Benoît XVI.
Le changement d’attitude et de pratique concernant ce qui arriverait aux enfants non baptisés reflète une compréhension plus profonde de la miséricorde divine et une plus grande sensibilité pastorale envers la douleur et la souffrance des familles. Bien que certaines pratiques traditionnelles puissent encore exister, l’Église s’efforce de répondre avec compassion et espérance à la lumière des actuelles compréhensions théologiques.

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Qu’arrive-t-il aux enfants non baptisés?
Un adulte, doté de raison et de liberté de choix, peut décider dans quelle direction tourner ses pas et est responsable de son propre destin. Un enfant ne peut pas décider pour soi. Mais comme pouvons-nous croire que Dieu, bon et miséricordieux, refuse à des créatures innocentes le salut et la vie éternelle ? Malheureusement, il est impossible d’ignorer le péché originel, le fait qu’il comporte un état de séparation de Christ, pour lequel le Baptême est la seule solution.
À ce point, l’Église se trouve face à un dilemme théologique : croire que Dieu est bon et miséricordieux et ne permettrait donc jamais à des enfants d’être exclus du salut ou croire que, pour qui meurt dans le Péché Originel, il n’y a pas d’espoir de rédemption ?
L’Église contemple par exemple la fête des Saints Innocents, une récurrence religieuse chrétienne qui se célèbre le 28 décembre pour commémorer les enfants mâles de Bethléem qui furent tués par ordre d’Hérode, selon le récit de l’Évangile de Matthieu (Matthieu 2 :16-18). Ces enfants, connus également comme les Saints Innocents, furent considérés les premiers martyrs chrétiens, puisqu’ils moururent à la place de Jésus, qui Hérode cherchait à éliminer en craignant qu’il puisse menacer son règne. La récurrence souligne l’importance de la protection de l’enfance et l’injustice de ceux qui souffrent à cause de la violence et de l’oppression. Et bien, les petits Saints Innocents sont vénérés comme martyrs, malgré le fait qu’ils n’aient pas été baptisés, car ils ont été sacrifiés au nom de Christ.

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Comment combiner ces vérités?
Afin d’essayer de définir où vont les enfants non baptisés, à la lumière de ces réflexions, l’Église réaffirme le primat de Christ, mort et ressuscité pour le salut de tous, symbole de l’amour de Dieu et de sa volonté de racheter tous ses fils. Cela devrait valoir bien plus que le péché d’Adam !
Où vont les enfants morts non baptisés?
En ce qui concerne les funérailles pour les enfants morts sans Baptême, le Missel Romain de 1970 a introduit une messe funèbre spécifique pour les enfants non baptisés non pas par volonté des parents, mais parce que le temps pour leur donner le Baptême a manqué. Ce rite funéraire aussi est centré sur l’idée que la miséricorde de Dieu, sa firme volonté de sauver tout le monde et la tendresse réservée par Jésus aux petits et aux innocents représentent déjà une garantie de salut. Il est donc impossible de penser que les enfants vont au Purgatoire, voire, pire, en Enfer!

Peut-on baptiser un enfant mort-né?
Non, selon la doctrine de l’Église Catholique, un enfant mort-né ne peut pas être baptisé. Il est nécessaire qu’il soit en vie pour recevoir la grâce sacramentelle. Les parents ou la famille peuvent toutefois prier pour l’âme de l’enfant et le confier aux soins aimants de Dieu, dans l’espoir qu’Il accueille l’enfant dans sa miséricorde et dans son amour, comme c’est dans l’espérance de l’Église, qui fait confiance à sa justice infinie et sa miséricorde.
Prière pour les enfants non baptisés
Nombreuses sont les prières créées pour les enfants non baptisés, surtout pour apporter du réconfort aux parents et à la famille, les aider à trouver la paix et du soulagement dans un moment de profonde douleur, en les soutenant avec l’espérance et la foi en la miséricorde de Dieu. Avec ces prières, on demande l’accueil des âmes des enfants non baptisés dans la grâce et dans le salut éternel, en confiant dans le fait que Dieu puisse leur concéder la paix, et on exprime sa confiance en l’infinie miséricorde de Dieu et dans Sa capacité à sauver même ceux qui n’ont pas reçu le Baptême.

Pourquoi les enfants non baptisés ne peuvent pas entrer dans un cimetière?
Traditionnellement, l’Église Catholique a enseigné que le Baptême est nécessaire pour le salut et que donc les enfants qui meurent sans avoir été baptisés ne peuvent pas entrer au Paradis. Cette doctrine a amené, dans le passé, à une distinction entre les lieux de sépulture des baptisés et des non baptisés. Les enfants non baptisés sont souvent enterrés dans des endroits différents, comme dans les cimetières non consacrés, voire dans des terrains non sacrés, comme une sorte de « limbes » symboliques. Dans les dernières décennies, l’Église a adopté une approche plus inclusive et compatissante.
L’Église affirme que Dieu seulement connait et juge les conditions des âmes et a souligné Sa miséricorde infinie. Cela a amené à une plus grande ouverture envers les enfants non baptisés, confiés à la miséricorde divine, plutôt qu’à un destin exclusif.
Aujourd’hui, dans de nombreux diocèses, il est permis d’enterrer les enfants non baptisés dans des cimetières consacrés, en reflétant le respect et l’espérance en la miséricorde de Dieu. Certains endroits et communautés ont adopté des pratiques de prière, surtout pour réconforter les parents et offrir un rite funéraire approprié pour les enfants non baptisés.

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