Auteur/autrice : Redazione

Le bĂ©nĂ©volat dans l’Église Catholique au temps du Covid

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Coronavirus : dispositifs pour célébrer la Sainte Messe en toute sécurité

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Les Saints et la biĂšre : les Saints brasseurs et leurs miracles

Les Saints et la biĂšre : les Saints brasseurs et leurs miracles

Peut-il exister un lien entre saints et biÚre ? Découvrons ensemble les légendes et curiosités sur les saints qui ont inspiré les maßtres brasseurs au cours des siÚcles.

Cela peut paraĂźtre vraiment bizarre d’associer saints et biĂšres. La premiĂšre impression est celle de vouloir mĂ©langer Ă  tout prix sacrĂ© et profane, dans un jeu sans but prĂ©cis, mais ce n’est pas le cas. La religion chrĂ©tienne et la production de biĂšre partagent bien plus qu’une histoire millĂ©naire et dans l’Europe entiĂšre on peut compter de nombreux saints patrons des brasseurs.

Art brassicole dans les monastĂšres

Ce n’est pas tout. C’est en effet dans les monastĂšres mĂ©diĂ©vaux que la production de la biĂšre en Europe connait un dĂ©veloppement remarquable.

Au dĂ©but, la production et la consommation de cette boisson Ă©taient liĂ©es Ă  des raisons purement pratiques, puisque le processus de fermentation d’un cĂŽtĂ© et de l’autre l’utilisation du houblon, une plante aux propriĂ©tĂ©s antiseptiques, dĂ©sinfectantes et bactĂ©ricides, permettaient de boire de l’eau autrement insalubre. La biĂšre devint si indispensable pour certaines communautĂ©s de moines, qui vivaient dans des zones dĂ©pourvues d’eau fraĂźche et limpide, au point qu’ils pouvaient en boire mĂȘme pendant les pĂ©riodes de jeĂ»ne. La biĂšre avait Ă©galement le grand avantage de pouvoir ĂȘtre conservĂ©e longtemps.

Ce fut dans les monastĂšres  donc que l’on commença Ă  cultiver l’art brassicole et bientĂŽt d’un simple remĂšde prĂ©ventif contre les infections, cette boisson commença Ă  ĂȘtre vendue et Ă  apporter des gains consĂ©quents pour les moines.

Vers la fin du Moyen Âge, la production de la biĂšre dans les monastĂšres, surtout en Allemagne et en Suisse, Ă©tait tellement vaste qu’elle nĂ©cessita l’émission de lois sur la puretĂ© par les conseils citoyens, avec par consĂ©quent une ultĂ©rieure augmentation au niveau de la production et, surtout, avec des amĂ©liorations en terme de qualitĂ©.

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Entre des hauts et des bas, la production de la biĂšre dans les monastĂšres est restĂ©e jusqu’à nos jours. Certains monastĂšres tirent du commerce de la biĂšre des millions d’euro, desquels ils retiennent uniquement une infime partie pour la subsistance de leurs communautĂ©s, tandis que le reste est donnĂ© Ă  des Ɠuvres caritatives ou utilisĂ© pour des projets utiles pour la rĂ©gion.

La biĂšre trappiste

A propos de l’art brassicole dans les monastùres, nous ne pouvons ne pas citer la biùre trappiste.

Elle prend son nom de l’ordre des Trappistes, des moines cisterciens reformĂ©s qu’en 1664, dans le monastĂšre de La Trappe, en France, guidĂ©s par leur AbbĂ© Armand Jean Le Bouthillier de RancĂ©, ils embrassĂšrent la Stricte Observance. En pratique, afin d’endiguer l’excessif relĂąchement des coutumes et des rĂšgles de l’ordre, les moines trappistes commencĂšrent Ă  suivre des nouvelles rĂšgles trĂšs rigides, comme la pratique du silence, aucune recrĂ©ation, et des restrictions alimentaires, comme l’élimination du vin et du poisson. Au fil des siĂšcles, la Stricte Observance commença Ă  concĂ©der plus de libertĂ© aux moines trappistes et, Ă  partir du XIX siĂšcle, se diffusa dans de nombreux monastĂšres français l’art et la production de la biĂšre.

Aujourd’hui, ils existent huit abbayes trappistes qui font partie de l’Association Trappiste Internationale (ITA). Le but de cette association est de protĂ©ger la marque trappiste de l’usage impropre que des nombreuses entreprises en ont fait dans le temps, en s’arrogeant sans aucun droit le privilĂšge de produire des biĂšres trappistes. Les critĂšres qu’une biĂšre doit respecter pour ĂȘtre dĂ©finie trappiste sont :

  • la production doit se dĂ©rouler dans l’enceinte d’une abbaye trappiste et doit ĂȘtre effectuĂ©e par des moines trappistes ou par des opĂ©rateurs supervisĂ©s par ces derniers ;
  • tous les aspects de la production et la vente du produit doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©s par la communautĂ© monastique ;
  • les recettes de la vente de la biĂšre ne doivent jamais fournir de profit, mais servir uniquement Ă  la subsistance des moines et aux actions caritatives.

Saints patrons de la biĂšre

Mais revenons au lien entre biĂšre et saints.

Il y a des saints qui ont accompli des miracles concernant la biĂšre, d’autres qui Ă©taient de vĂ©ritables Saints brasseurs, car ils ont produit de la biĂšre ou ont eu un rĂŽle important dans sa production et sa diffusion.

Passons-en quelques-uns en revue, en nous rappelant les légendes nées autour de leurs gestes miracles et qui sont encore racontées partout en Europe.

saint

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Commençons par les Saints Brasseurs, i.e. les Saints qui participÚrent activement à la production et à la diffusion de la biÚre.

Les Saints brasseurs : Saint Arnoult de Soissons

« Du travail de l’homme et de l’amour de Dieu, la biĂšre est venue au monde ».
Cette phrase fut prononcée par Saint Arnoult de Soissons, qui vécut au XII siÚcle et dont la mémoire est célébrée le 14 août. Avec une devise pareille, Saint Arnoult a déjà gagné haut la main parmi nos Saints brasseurs !

AprĂšs avoir vĂ©cu quelques annĂ©es comme ermite, autour de 1077 Arnoult devint abbĂ© dans le monastĂšre bĂ©nĂ©dictin de l’Abbaye de Saint MĂ©dard Ă  Soissons, en France, et ensuite fut nommĂ© Ă©vĂȘque de Soissons. Toutefois, le trĂŽne Ă©piscopal lui fut enlevĂ© quelques annĂ©es plus tard et Arnoult dĂ©cida de se retirer de la scĂšne politique de l’église de l’époque. Il fonda ainsi l’Abbaye de Saint-Pierre d’Oudenburg, dans les Flandres, et ici commença Ă  produire de la biĂšre, afin d’aider la population locale Ă  Ă©viter infections et pathologies dues aux bactĂ©ries prĂ©sentes dans l’eau qui, grĂące au processus de fermentation, Ă©taient ainsi Ă©liminĂ©es. Il passa le reste de sa vie dans l’Abbaye de Saint-Pierre d’ Oudenburg, oĂč il mourut en 1087. L’iconographie classique le reprĂ©sente avec ses habits d’évĂȘque et, dans la main, un fourquet pour mĂ©langer la biĂšre.

Les Saints brasseurs : Saint Amand de Maastricht

Moine colombanien et ermite d’abord, ÉvĂȘque et missionnaire ensuite, Saint Amand de Maastricht vit au VI siĂšcle. Originaire de France, il voyage dans toute l’Europe pour diffuser son message Ă©vangĂ©lique, mais aussi pour apprendre aux gens comment produire une excellente biĂšre. FĂȘtĂ© le 6 fĂ©vrier, il est Saint patron des brasseurs et des marchands de vin.

Les Saint brasseurs : Sainte Hildegarde de Bingen

NĂ©e vers la fin du XI siĂšcle en Allemagne, Hildegarde de Bingen fut une figure d’une grande influence dans l’histoire culturelle et politique de l’Europe de l’époque. Elle fut la quatriĂšme femme Ă  prendre place parmi les Docteurs de l’Église avec Sainte Catherine de Sienne, Sainte ThĂ©rĂšse d’Avila et Sainte ThĂ©rĂšse de Lisieux. Elle Ă©tait une religieuse bĂ©nĂ©dictine dans l’Abbaye de Saint Rupert et elle excellait dans tous les domaines du savoir, de l’écriture Ă  la musique, de la linguistique Ă  la philosophie. Elle fut conseillĂšre politique de nombreux grands personnages de l’époque. Elle se dĂ©dia Ă©galement Ă  la botanique, en enquĂȘtant sur les propriĂ©tĂ©s exceptionnelles du houblon en tant que conservateur, stabilisant et antiseptique. Ce fut elle qui dĂ©couvrit que l’ajout du houblon faisait durer la biĂšre plus longtemps et la rendait plus saine. GrĂące Ă  ses dĂ©couvertes, cet ingrĂ©dient devint une constante dans la production de cette boisson.

Voici par contre les histoires de certains Saints liĂ©s Ă  la biĂšre par des miracles qu’ils ont accomplis et d’autres curiositĂ©s.

Saints et biĂšre : Saint Colomban

Un des premiers saints reconnu comme Saint Patron des brasseurs est Saint Colomban. Irlandais de naissance, il s’appelait en rĂ©alitĂ© Colum Ban, mais il vĂ©cut pendant longtemps en Italie oĂč, en 612, il fonda le monastĂšre de Bobbio. On raconte qu’un jour il dissuada un groupe de paĂŻens de sacrifier une cuve de cervoise (en pratique une biĂšre primitive). La cuve explosa en mille morceaux et le Saint intima aux paĂŻens terrorisĂ©s de ne pas gaspiller la biĂšre pour le diable, mais plutĂŽt de la boire au nom de Dieu.

Saints et biùre : Sainte Brigitte d’Irlande

Une autre femme, Sainte Brigitte d’Irlande, abbesse de Kildare, est reconnue comme Patronne des brasseurs. En Irlande, elle est la sainte la plus aimĂ©e, devancĂ©e seulement par Saint Patrick. Son association avec la biĂšre nait d’un miracle accompli par elle pendant une ReprĂ©sentation SacrĂ©e. La mise en scĂšne Ă©tait celle des Noces de Cana, et Ă  cette occasion la Sainte obtint d’un seul tonneau de la biĂšre en suffisance pour dĂ©saltĂ©rer dix-huit Ă©glises pour tous les jours allant du Jeudi Saint Ă  la fin de la pĂ©riode pascale. Voici la priĂšre de Brigitte : « Je voudrais un lac de la meilleure biĂšre pour le Roi des Rois. Je voudrais que la famille cĂ©leste Ă©tait lĂ  Ă  boire pour l’éternitĂ©. Je souhaite qu’il y avait de la joie dans la boisson. Je voudrais aussi JĂ©sus ici ».

Saints et biÚre : Saint Patrick

Saint Patrick, patron d’Irlande et protecteur des ingĂ©nieurs et des dresseurs de serpent, n’a en rĂ©alitĂ© rien qui le lie Ă  la biĂšre, si ce n’est la consommation dĂ©mesurĂ©e que toutes les communautĂ©s irlandaises du monde font de cette boisson Ă  l’occasion de sa fĂȘte, le 17 mars. VĂ©cut entre 385 et 461, il Ă©tait d’origine Ă©cossaise et son vĂ©ritable nom Ă©tait Maewyin Succat. Le Saint Patrick’s Day est la plus grande fĂȘte nationale d’Irlande et des irlandais. Elle est cĂ©lĂ©brĂ©e avec des parades, des concerts, des spectacles pyrotechniques et, justement, avec de gĂ©nĂ©reuses quantitĂ©s de biĂšre dans les pubs.

Saint Patrick

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Saints et biĂšre : Saint Arnoult de Metz

En plus de Saint Arnoult Ă©vĂȘque de Soissons, il y a un autre saint français, toujours nommĂ© Arnoult, liĂ© Ă  la biĂšre. FĂȘtĂ© le 18 juillet, Saint Arnoult de Metz vit entre le VI et le VII siĂšcle. Il est considĂ©rĂ© comme un des Saints patrons des brasseurs Ă  cause d’un curieux miracle qui lui fut attribuĂ© aprĂšs sa mort.

Probablement noble de naissance, mĂȘme si ses origines restent incertaines, Saint Arnoult de Metz vit Ă  la cour, en se mariant et en ayant plusieurs enfants, et, malgrĂ© cela, Ă  un moment donnĂ© de sa vie, il fut nommĂ© Ă©vĂȘque de Metz, bien qu’il n’était mĂȘme pas prĂȘtre.

Il passa la derniĂšre partie de sa vie dans un monastĂšre prĂšs de Remiremont, oĂč il mourut.

AprĂšs sa mort, les citoyens de Metz ramenĂšrent sa dĂ©pouille dans la ville oĂč il avait Ă©tĂ© Ă©vĂȘque avec une procession solennelle. FatiguĂ©s et dĂ©shydratĂ©s, ils s’arrĂȘtĂšrent Ă  une taverne Ă  Champignuelles, mais dĂ©couvrirent qu’il n’y avait plus qu’un seul bocal de biĂšre. Et voilĂ  que, par miracle, ce bocal devint inĂ©puisable, continuant de se remplir Ă  chaque fois qu’il Ă©tait vidĂ©, et tous les citoyens purent boire Ă  satiĂ©tĂ©.

Saints et biùre : Saint Augustin d’Hippone

MĂȘme l’insoupçonnable Saint Augustin, pĂšre de l’église et docteur saint, est parmi les Saints patrons des brasseurs.

Cela car, selon les chroniques du IV et V siÚcle, avant sa conversion au Christianisme, il était un bon vivant, habitué à de grandes beuveries à base de biÚre !

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Liqueurs et Digestifs : guide à l’achat

Liqueurs et Digestifs : guide à l’achat

Noël, temps de gros repas en compagnie, mais aussi de longues soirées et aprÚs-midi paresseux à passer avec les amis et les parents. Quoi de mieux que liqueurs et digestifs à siroter pour favoriser la digestion et se réchauffer ?

L’ammazzacaffĂ© est une tradition typiquement italienne. Elle consiste Ă  clĂŽturer le repas, de midi ou du soir, avec un petit verre de liqueur ou de digestif. Le nom dĂ©rive de la croyance que la saveur de cette boisson conclut dignement le repas, en particulier s’il a Ă©tĂ© abondant et variĂ©, en annulant toutes les saveurs et en favorisant la digestion.

Au-delĂ  des effets bĂ©nĂ©fiques que liqueurs et digestifs peuvent avoir pour l’organisme et sur lesquels nous nous attarderons par la suite, il reste vrai que cette tradition est trĂšs agrĂ©able, surtout quand on mange en bonne compagnie. Les fĂȘtes de NoĂ«l sont une occasion idĂ©ale pour perpĂ©trer cette tradition, puisqu’elles prĂ©voient de nombreuses occasions conviviales, et la consommation d’aliments particuliĂšrement lourds et gĂ©nĂ©reux. En outre, on passe plus de temps autour de la table, avec amis et parents, Ă  bavarder, grignoter fruits secs et nougat, en oubliant les problĂšmes et les rythmes de la vie normale au moins pendant quelques jours.

Liqueurs, digestifs et distillés : différences et méthodes de production

Tout d’abord essayons d’éclaircir quelques questions. Il est utile d’établir la diffĂ©rence parmi liqueurs, amaro et distillĂ©s et parmi les diffĂ©rentes mĂ©thodes de fabrication utilisĂ©es pour les produire.

Une liqueur est une solution artificielle composĂ©e d’élĂ©ments vĂ©gĂ©taux unis Ă  de l’alcool d’origine agricole, ou bien des macĂ©rĂ©s Ă  froid ou infusĂ©s Ă  chaud et enrichis ensuite d’arĂŽmes et d’un haut pourcentage de sucres. Un sirop de sucre et d’eau est mĂ©langĂ© Ă  la prĂ©paration afin d’obtenir la bonne teneur en alcool. Depuis le Moyen Âge, les liqueurs Ă©taient utilisĂ©es dans notre pays avec une fonction mĂ©dicinale.
Comment est-elle produite : les liqueurs sont produites en mĂ©langeant Ă  froid ou Ă  chaud des substances extraites des herbes ou des fruits choisis dans une solution d’eau, sucre et alcool pur. Les substances vĂ©gĂ©tales aromatiques peuvent ĂȘtre laissĂ©es macĂ©rer dans l’alcool et, dans certains cas, on parle d’infusions ou de prĂ©parations avec huile essentielle concentrĂ©e et diluĂ©e dans l’alcool.
Exemples de liqueur : Grand Marnier (obtenue des oranges), Maraschino (obtenue des cerises), Amaretto (obtenue des amandes), Limoncello (obtenue des citrons), Rosolio (à base de pétales de rose).

L’amaro ou bitter est toujours Ă  base de substances vĂ©gĂ©tales, qui sont distillĂ©es, macĂ©rĂ©es ou mĂ©langĂ©es avec de l’alcool ou des distillĂ©s d’alcool afin d’obtenir une boisson essentiellement amĂšre. L’amaro est utilisĂ© depuis toujours pour ses propriĂ©tĂ©s eupeptiques, mais Ă©galement comme apĂ©ritif ou digestif.
Comment est-il produit : la prĂ©paration de l’amaro se fait en deux Ă©tapes : infusion et distillation. Pendant plusieurs mois, les herbes et les racines hachĂ©es, pulvĂ©risĂ©es et immergĂ©es dans une solution hydro-alcoolique sont laissĂ©es macĂ©rer. Ensuite, l’infusion ainsi produite est laissĂ©e dĂ©canter et mĂ©langĂ©e au liquide isolĂ© par distillation qui permet de sĂ©parer les composantes volatiles de la substance fermentĂ©e en fonction de leurs diffĂ©rents points d’ébullition, de maniĂšre Ă  concentrer l’alcool Ă©thylique produit par la fermentation et sĂ©parer les substances nĂ©cessaires des inutiles.
Exemples d’amaro : Petrus Boonekamp, JĂ€germeister, Unicum, Fernet Branca.

Le distillĂ©, enfin, est obtenu de la fermentation de jus vĂ©gĂ©taux issus de cĂ©rĂ©ales, racines, tubercules, fruits ou vin dans l’alcool, et de leur distillation sans ajout de sucres ou arĂŽmes. Les Babyloniens et les anciens Égyptiens distillaient dĂ©jĂ  le vin et le cidre afin d’obtenir des boissons plus fortes. La connaissance de cette mĂ©thode particuliĂšre passa ensuite aux arabes, et d’eux Ă  l’École mĂ©dicale salernitane au X siĂšcle, qui commença Ă  utiliser l’eau-de-vie de vin comme mĂ©dicament.
Comment est-il produit : le distillĂ© est obtenu par distillation dans un alambic d’une substance fermentĂ©e, sans ajout de sucre ou arĂŽmes. Les diffĂ©rentes phases du processus prĂ©voient la prĂ©paration du moĂ»t, qui est fermentĂ© grĂące Ă  des levures, et la distillation en soi. Certains distillĂ©s demandent Ă©galement une pĂ©riode de stabilisation et de vieillissement.
Exemples de distillés : vodka, grappa, brandy, gin, rhum, téquila, whisky.

Liqueurs et digestifs dans les monastĂšres

L’art des liqueurs europĂ©en trouve son berceau dans les monastĂšres et les abbayes bĂ©nĂ©dictines. Il est connu que les communautĂ©s religieuses se soient distinguĂ©es depuis toujours pour l’étude et la fabrication de prĂ©parations officinales et mĂ©dicamenteuses, mais pas uniquement. Pendant longtemps, par exemple, la biĂšre fut leur monopole, tout comme les monastĂšres qui disposaient d’amples terrains cultivĂ©s avec des vignes se distinguĂšrent dans la production de vin. Les moines qui habitaient dans ces lieux de silence et de savoir rĂ©coltĂšrent les anciennes techniques provenant de l’Égypte et Ă©laborĂ©es par des alchimistes islamiques et, forts de leurs connaissances en plantes, commencĂšrent Ă  utiliser herbes, racines, feuilles, tubercules en les mĂ©langeant avec l’alcool afin d’en extraire les principes actifs aux extraordinaires propriĂ©tĂ©s thĂ©rapeutiques. Si pendant de nombreux siĂšcles ces prĂ©parations furent conçues uniquement en tant que mĂ©dicaments, Ă  partir du XVIII siĂšcle liqueurs et amaro commencĂšrent Ă  ĂȘtre connus et apprĂ©ciĂ©s Ă©galement et simplement pour leur goĂ»t, en plus de leurs propriĂ©tĂ©s digestives, toniques et apaisantes.

Encore aujourd’hui, dans des nombreux monastĂšres, on produit des liqueurs, grappa et digestifs selon des mĂ©thodes naturelles. Les moines et les moniales contribuent Ă  la production et Ă  la vente de liqueurs et digestifs pour la subsistance du monastĂšre. Nous avons dĂ©jĂ  parlĂ© dans d’autres articles de l’authenticitĂ© des produits monastiques, de leur attention au bien-ĂȘtre et Ă  la santĂ© des consommateurs, mais Ă©galement du profond respect pour l’environnement dans le choix des mĂ©thodes de production. Pensons par exemple aux dĂ©licieuses confitures et marmelades produites par les moines de Camaldoli ou par les Moniales Trappistes de Vitorchiano, ou aux excellentes biĂšres fabriquĂ©es dans les monastĂšres.

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Liqueurs et digestifs comme idée-cadeau

Offrir une bonne liqueur ou un amaro ? Pourquoi pas. Si votre choix tombe sur un produit de qualitĂ©, le cadeau sera surement apprĂ©ciĂ©. Naturellement il sera prĂ©fĂ©rable de s’informer prĂ©alablement si le destinataire apprĂ©cie les boissons alcoolisĂ©es ! Un bon amaro ou une liqueur agrĂ©able mettent d’accord hommes et femmes, qui souvent apprĂ©cient les liqueurs plus sucrĂ©es et aromatisĂ©es. Si vous souhaitez Ă©pater le destinataire, choisissez un grand format, peut-ĂȘtre avec une belle bouteille, et misez sur un produit d’une bonne marque, ou d’origine prestigieuse, comme un des nombreux excellents produits rĂ©alisĂ©s dans les monastĂšres toujours selon les anciennes techniques de fabrication transmises depuis des siĂšcles.

Comment choisir liqueurs et digestifs ?

Le choix est surement liĂ© Ă  son goĂ»t personnel, en fonction des herbes et des arĂŽmes utilisĂ©s dans la rĂ©alisation du produit. Les liqueurs, en raison de leur haute teneur en sucre, ont tendance Ă  ĂȘtre plus agrĂ©ables au palais et apprĂ©ciables Ă©galement pour ceux qui n’ont pas l’habitude de boire des boissons alcoolisĂ©es. Les grappa aromatisĂ©es aussi, malgrĂ© leur degrĂ© d’alcool plutĂŽt Ă©levĂ©, peuvent ĂȘtre apprĂ©ciĂ©es par des palais moins expĂ©rimentĂ©s. La chose la plus importante dans le choix d’une liqueur ou d’un digestif est la qualitĂ©. Dans le commerce, on trouve d’innombrables produits rĂ©alisĂ©s avec des arĂŽmes artificiels, des colorants, des additifs de tout genre, afin d’ĂȘtre plus agrĂ©ables au goĂ»t, mais sans aucune considĂ©ration pour les effets finaux sur l’organisme. Quelques exemples de produits de qualitĂ© ? Au monastĂšre de Camaldoli, on produit encore Nocino, Laurus 48, Larmes d’Abeto et Elixir de l’ermite, tous avec des propriĂ©tĂ©s toniques et digestives, obtenus par infusion Ă  froid Ă  partir de diffĂ©rentes plantes mĂ©dicinales cueillies aux alentours du monastĂšre. Si vous cherchez par contre un digestif peu alcoolisĂ©, toujours Ă  Camaldoli on produit l’amaro Ă  la Rhubarbe, lĂ©gĂšrement amer, fabriquĂ© de maniĂšre artisanale par les moines ermites selon leur ancienne recette qui unit les propriĂ©tĂ©s des diffĂ©rentes herbes avec les propriĂ©tĂ©s digestives de la rhubarbe. La distillerie La Baita dei Padri benedettini de l’Abbaye de Finalpia, en Ligurie, produit Ă©galement d’excellents distillĂ©s de marcs de raisin recherchĂ©s, comme la Grappa artisanale, vieillie en fĂ»ts de chĂȘne, stravecchia et disponible en diffĂ©rentes variantes, ou l’excellent Elixir au citron obtenu par infusion d’écorces de citron.

laurus 48 de camaldoli
Laurus 48 de Camaldoli
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Elixir de l'ermite de Camaldoli
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Liqueur Rhubarbe de Camaldoli
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Bénéfices et contre indications

Les liqueurs et les amari sont souvent d’excellents digestifs, surtout quand les Ă©lĂ©ments qui les composent sont des digestifs naturels. Les amari et les liqueurs rĂ©alisĂ©s avec des plantes digestives stimulent la sĂ©crĂ©tion de salive et de sucs gastriques, en facilitant ainsi le processus de digestion. Boire un petit verre d’amaro avant un repas copieux prĂ©pare l’appareil digestif Ă  recevoir la nourriture et Ă  la digĂ©rer plus rapidement. Les amari stimulent Ă©galement la sĂ©crĂ©tion biliaire et l’expulsion des gaz intestinaux. Naturellement, il faut choisir des amari produits avec les bonnes herbes. Pensons par exemple Ă  l’Artichaut, Ă  la Gentiane, Ă  la Rhubarbe, au Myrte, Ă  la Quinquina, qui sont utilisĂ©s comme ingrĂ©dients de base dans de nombreux amari cĂ©lĂšbres. Le gingembre aussi, l’absinthe, l’orange amĂšre et les Ă©corces d’agrumes sont connus pour leurs propriĂ©tĂ©s digestives, puisqu’ils irritent les muqueuses de l’estomac en l’obligeant Ă  produire une plus grande quantitĂ© de suc gastrique.

Mais il faut Ă©galement prendre bien en considĂ©ration la teneur en alcool. S’il est vrai que l’arĂŽme et la saveur de l’amaro aux herbes stimulent les papilles gustatives et augmentent la salivation et la sĂ©crĂ©tion de sucs gastriques, tout comme les boissons Ă  faible teneur alcoolique, un degrĂ© d’alcool excessif produit l’effet inverse, en irritant excessivement les parois de l’estomac et en ralentissant la digestion. L’idĂ©al est de s’orienter sur une liqueur ou un amaro Ă  faible teneur d’alcool, autour des 10-14°.

Parmi les effets indĂ©sirables de la consommation de liqueurs et amari nous devons ensuite prendre en considĂ©ration l’apport calorique de ces boissons. Il n’y a pas que la prĂ©sence de sucre qui les rends peu indiquĂ©s pour les personnes avec des problĂšmes de poids ou qui doivent suivre un rĂ©gime alimentaire hypocalorique. Les boissons alcoolisĂ©es, en gĂ©nĂ©ral, font grossir par leurs effets sur la chimie du corps et sur les hormones.

Boire bien donc, avec modération, en choisissant des produits de qualité et en pensant toujours aussi à la santé.

L’histoire de Don Bosco

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Mercredi des Cendres : qu’est-ce que c’est

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TrÚs Sainte Trinité : signification et représentation iconographique

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Le concept de TrinitĂ© rĂ©sume la doctrine fondamentale de l’église catholique : Dieu est Un et Unique, mais il coexiste toutefois en Lui trois Personnes Ă©gales et distinctes. Comprenons comment ensemble.

De par son importance fondamentale dans l’acte de foi de chaque chrĂ©tien, le dogme de la TrĂšs Sainte TrinitĂ© mĂ©riterait un approfondissement thĂ©ologique trĂšs long et articulĂ©. Mais on souhaiterait ici l’expliquer de maniĂšre simple et comprĂ©hensible avec les mots d’une priĂšre que nous connaissons tous et que nous apprenons dĂšs notre enfance : le Credo.

La TrÚs Sainte Trinité dans le Credo

Ce mystĂšre central de la foi et de la vie chrĂ©tienne a Ă©tĂ© affirmĂ© depuis le premier Concile de NicĂ©e, en 325 ap.J.-C., et insĂ©rĂ© dans le Credo nicĂ©en-constantinopolitain rĂ©digĂ© aprĂšs le Concile. Dans ce document-priĂšre, qui avait pour but de rĂ©gler les nombreux dĂ©saccords qui divisaient l’église de l’époque, l’unicitĂ© de Dieu est affirmĂ©e en tant que premier article de la profession de foi :

Je crois en un seul Dieu,
le PĂšre tout-puissant,
créateur du ciel et de la terre,
de l’univers visible et invisible.

Et, dans un deuxiÚme article, on reconnait et on déclare la divinité de Jésus-Christ, fils de Dieu :

Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
le Fils unique de Dieu,
né du PÚre avant tous les siÚcles.

Et ensuite :

Il est Dieu, né de Dieu,
LumiÚre, née de la LumiÚre,
vrai Dieu, né du vrai Dieu,
engendré, non pas créé,
de mĂȘme nature que le PĂšre ;
et par lui tout a été fait.

C’est dans cette priĂšre que nous apprenons dĂšs notre enfance qui rĂ©sume le mystĂšre de la TrĂšs Sainte TrinitĂ© : Dieu est un et seul, sa substance divine est unique, et cependant dans cette substance unique coexistent trois « personnes » distinctes. Afin de dĂ©finir ces trois personnes, il a Ă©tĂ© utilisĂ© le terme grec « ipĂČstasi », avec la signification thĂ©ologique de personne, en l’accompagnant au concept de « ousia », substance, afin de dĂ©finir que dans la TrinitĂ© cohabitent une ousia et trois hipostasis, une substance et trois personnes.

Quelles sont les trois Personnes qui composent la TrÚs Sainte Trinité ?

Deux, nous les avons déjà nommées en citant le Credo : Dieu PÚre, créateur du ciel et de la terre, et Jésus-Christ, son Fils, Sauveur du monde.

La troisiÚme Personne de la TrÚs Sainte Trinité est le Saint Esprit, envoyé par Dieu PÚre au nom du Christ. En citant encore le Credo :

Je crois en l’Esprit Saint,
qui est Seigneur et qui donne la vie,
il procĂšde du PĂšre et du Fils.
Avec le PĂšre et le Fils, il reçoit mĂȘme adoration et mĂȘme gloire,
il a parlé par les prophÚtes.

OĂč le verbe procĂ©der est utilisĂ© dans la signification de dĂ©river. Le Saint Esprit dĂ©rive donc du PĂšre et du Fils, et est fait de la mĂȘme substance. La derniĂšre dĂ©finition « du Fils », exprimĂ©e en latin avec filioque, fut ajoutĂ©e en occasion de la rĂ©daction du Credo nicĂ©en-constantinopolitain, et fut une des principales causes du Grand Schisme d’Orient de 1054, car le patriarche de Constantinople de l’époque le considĂ©ra comme une hĂ©rĂ©sie.

La TrĂšs Sainte TrinitĂ© dans les Saintes Écritures

Dans l’Ancien Testament on ne parle pas de TrinitĂ©. Dieu est un et unique, et de la vitalitĂ© et de la plĂ©nitude de Son Esprit dĂ©rive la spiritualitĂ© des hommes. Il y a bien Ă©videmment des allusions qui prĂ©parent l’avent du Messie, ou du Saint Esprit, ou encore des passages qui diffĂ©rencient en quelques sortes les manifestations de Dieu, en parlant par exemple de « le rayonnement de la lumiĂšre Ă©ternelle, le miroir sans tache de l’activitĂ© de Dieu, l’image de sa bonté » (Livre de la Sagesse 7,26). Mais, en gĂ©nĂ©ral, les livres de l’Ancien Testament conservent l’unicitĂ© de la Personne et de la Substance de Dieu, pour Ă©viter aussi de tomber dans le risque du polythĂ©isme.

C’est dans le Nouveau Testament que la TrinitĂ© rencontre sa rĂ©vĂ©lation, quand le Verbe se fait chair en JĂ©sus (Jean 1,14) et, suite Ă  la mort et rĂ©surrection de ce dernier, avec la descente du Saint Esprit.

Dans les Évangiles, JĂ©sus et Dieu PĂšre sont indiquĂ©s comme une seule et unique chose :

« Moi et le PÚre nous sommes un » (Jean 10,30)

« JĂ©sus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le PĂšre; comment dis-tu: Montre-nous le PĂšre? » (Jean 14,9)

Et cependant distincts :

« Toutes choses m’ont Ă©tĂ© donnĂ©es par mon PĂšre, et personne ne connaĂźt le Fils, si ce n’est le PĂšre; personne non plus ne connaĂźt le PĂšre, si ce n’est le Fils et celui Ă  qui le Fils veut le rĂ©vĂ©ler. » (Matt 11,27)

JĂ©sus s’adresse Ă  Dieu PĂšre comme Ă  autre que lui, dans des nombreux passages, mais, en mĂȘme temps, toute son expĂ©rience, sa substance mĂȘme, renvoie Ă  Dieu.

Le BaptĂȘme de JĂ©sus montre un passage important, car la voix de Dieu descend du Ciel pour reconnaĂźtre en lui le Fils bien-aimĂ© :

« Au moment oĂč il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Et une voix fit entendre des cieux ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimĂ©, en toi j’ai mis toute mon affection. » (Marc 1, 10-11)

Il y a également des allusions à la venue du Saint Esprit, en tant que don de Dieu, émanation de son Amour qui se manifeste à travers Son Fils, au moment de sa glorification :

« Le dernier jour, le grand jour de la fĂȘte, JĂ©sus, se tenant debout, s’Ă©cria: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne Ă  moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l’Esprit n’Ă©tait pas encore, parce que JĂ©sus n’avait pas encore Ă©tĂ© glorifiĂ©. » (Jean 7,37-39)

Certains passages du Nouveau Testament mentionnent de maniÚre explicite les trois personnes de la TrÚs Sainte Trinité :

  • quand JĂ©sus ordonne de baptiser toutes les nations « au nom du PĂšre, du Fils et du Saint-Esprit » (Matt 28,19) ;
  • dans la rĂ©fĂ©rence de Saint Paul aux trois personnes en tant que fondement de la diversitĂ© des ministĂšres dans l’Église, tout en affirmant l’unicitĂ© de Dieu : « Il y a diversitĂ© de dons, mais le mĂȘme Esprit ; diversitĂ© de ministĂšres, mais le mĂȘme Seigneur ; diversitĂ© d’opĂ©rations, mais le mĂȘme Dieu qui opĂšre tout en tous. » (1Cor 12,4-6) ;
  • dans la formule de salutation Ă  la fin de la deuxiĂšme lettres aux Corinthiens : « Que la grĂące du Seigneur JĂ©sus-Christ, l’amour de Dieu, et la communication du Saint-Esprit, soient avec vous tous! » (2Cor 13,14).

Et ici, comme dĂ©jĂ  annoncĂ©, nous nous arrĂȘtons, conscients de ne pas pouvoir achever un argument si complexe et profond dans un seul et unique article. Rappelons-nous que l’église catholique fĂȘte la TrĂšs Sainte TrinitĂ© le dimanche aprĂšs la PentecĂŽte, dans la cĂ©lĂ©bration dĂ©finie prĂ©cisĂ©ment SolennitĂ© de la TrĂšs Sainte TrinitĂ©.

La TrinitĂ© de Roublev : histoire et signification de l’icĂŽne

Le dogme de la TrĂšs Sainte TrinitĂ© revient souvent dans l’histoire de l’art, ce qui est inĂ©vitable en raison de son importance, mĂȘme si cela n’a pas Ă©tĂ© facile pour les grands artistes du passĂ© d’en traduire le mystĂšre profond.

En particulier, nous avons parlĂ© dans un article prĂ©cĂ©dent dĂ©diĂ© aux IcĂŽnes Russes les plus cĂ©lĂšbres d’une icĂŽne rĂ©alisĂ©e autour de 1422 et aujourd’hui conservĂ©e dans la Galerie d’État Tretiakov Ă  Moscou : « La Trinité » d’AndreĂŻ Roublev.

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Dans cette icĂŽne, une des plus belles jamais peintes en Russie, le grand maĂźtre peintre russe AndreĂŻ Roublev choisit de reprĂ©senter la TrĂšs Sainte TrinitĂ© d’une maniĂšre diffĂ©rente, en peignant trois anges qui reprĂ©sentent le PĂšre, le Fils et le Saint Esprit. Les trois anges, probablement des archanges, couronnĂ©s d’aurĂ©oles et ailes dorĂ©es, sont assis autour d’une table, sur laquelle est posĂ©e une coupe, symbole du sacrifice de Christ. La table est celle d’Abraham, qui reçut la visite de trois voyageurs (GenĂšse 18) qui annoncĂšrent Ă  lui et Ă  son Ă©pouse Sarah la naissance du fils Isaac. Pour cette raison, l’icĂŽne est connue Ă©galement sous le nom d’HospitalitĂ© d’Abraham. Le commanditaire, le chef spirituel du monastĂšre de la TrinitĂ© de Saint Serge, avait demandĂ© au peintre une reprĂ©sentation de la TrinitĂ© exprimant le profond sens d’unitĂ© symbolisĂ© par ce dogme dans le contexte de l’Église. Les trois anges ont des visages quasi identiques, dĂ©monstration de leur ĂȘtre une seule et unique chose, sans ordre, sans hiĂ©rarchie. Les couleurs rĂ©currentes, qui dans l’iconographie russe revĂȘtent une grande importance symbolique, sont :

  • or : symbole de royautĂ©, il revĂȘte l’ange de gauche, qui reprĂ©senterait Dieu ;
  • rouge : symbole de sacrifice, revĂȘte l’ange central, JĂ©sus ;
  • vert : symbole de la vie, revĂȘte l’ange de droite, le Saint Esprit.

En outre, tous les trois prĂ©sentent des dĂ©tails bleus, couleur symbolisant la vie Ă©ternelle. En 1551, dans le contexte du Concile des cent chapitres, cette Ɠuvre fut dĂ©finie l’icĂŽne des icĂŽnes, et elle reste encore aujourd’hui un des exemple les plus Ă©levĂ©s de l’art des icĂŽnes religieuses en vertu de la spiritualitĂ© et de l’harmonie supraterrestres qu’elle arrive Ă  communiquer.

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Qu’est-ce que le libre arbitre et sa signification

Qu’est-ce que le libre arbitre et sa signification

Qu’est-ce que le libre arbitre ? Quelles implications a-t-il dans la vie de l’homme, en gĂ©nĂ©ral, et du chrĂ©tien en particulier ? RedĂ©couvrons ce concept philosophique et thĂ©ologique qui a tant influencĂ© l’histoire de la pensĂ©e Ă©thique et religieuse humaine.

À la question « Qu’est-ce que le libre arbitre ? », la plupart des gens rĂ©pondraient la libertĂ© de choisir qu’est-ce que faire dans une circonstance particuliĂšre. Cette rĂ©ponse n’est pas incorrecte, mĂȘme si elle est un peu limitĂ©e pour rĂ©sumer une conception si dĂ©terminante pour l’histoire de l’humanitĂ© et le dĂ©veloppement de l’humanitĂ©. En effet, le concept du libre arbitre prĂ©cĂšde l’avĂšnement du Christianisme, malgrĂ© le fait qu’il ait trouvĂ© dans le contexte de la pensĂ©e philosophique et thĂ©ologique chrĂ©tienne un terrain infiniment fertile en discussion et  dĂ©bat au cours des siĂšcles.

 

Mais qu’est-ce qu’est donc le libre arbitre ?

En cherchant la dĂ©finition de libre arbitre dans le Dictionnaire philosophique Treccani, rĂ©fĂ©rence italienne, nous lisons tout d’abord : CapacitĂ© de choisir librement, dans les Ɠuvres et dans le jugement.

Le libre arbitre est donc la condition de pensĂ©e en vertu de laquelle chaque individu peut dĂ©terminer en complĂšte autonomie la finalitĂ© de ses propres actions. Aucune force extĂ©rieure qui entre en jeu, aucune entitĂ© supĂ©rieure qui tire les fils du destin. Chaque aspect de l’agir et du penser d’un homme se rĂ©duit Ă  un acte de volontĂ©.

Mais comment est-il possible de concilier une revendication pareille de libertĂ© avec le concept de Dieu omniscient et omnipuissant prĂ©sent dans la religion chrĂ©tienne ? Qu’est-ce que le libre arbitre pour un chrĂ©tien ?

Destin ou libre arbitre ?

Le problĂšme n’est pas uniquement liĂ© Ă  la religion. L’histoire de la pensĂ©e philosophique est parcourue par le dĂ©bat sur qu’est-ce qui dĂ©termine le sort de l’homme, sur la prĂ©sence ou non de facteurs surnaturels, comme le destin, ou naturels, et dans ce cas-ci on parle de dĂ©terminisme. Pour ne pas citer la prĂ©destination ou le fatalisme. De nombreux philosophes et penseurs se sont interrogĂ©s au cours de l’histoire de l’humanitĂ© concernant la possibilitĂ© qu’une partie de la vie humaine, si pas son entiĂšretĂ©, puisse ĂȘtre ou moins prĂ©dĂ©terminĂ©e avant mĂȘme qu’un individu ne vienne au monde.

En restant dans le contexte religieux, si on devait s’interroger sur l’existence au moins d’une divinitĂ©, d’une volontĂ© supĂ©rieure qui concĂšde la libertĂ© de choisir Ă  ses crĂ©atures, dans un contexte Ă©thique, nous devrions nous interroger sur le concept de responsabilitĂ©, i.e. sur le fait qu’un homme doive ou pas rĂ©pondre de ses actions du moment qu’elles sont dĂ©terminĂ©es par quelque chose d’extĂ©rieur Ă  lui. Ou encore, dans le contexte scientifique, l’analyse se concentrerait sur le fait de dĂ©terminer si l’esprit humain a une quelconque ingĂ©rence sur les Ă©vĂ©nements, ou si tout est entiĂšrement confiĂ© au hasard.

Le libre arbitre dans la Bible

Qu’est-ce que le libre arbitre selon les Saintes Écritures ? Dans la Bible, on lit que Dieu, dans son omnipuissance, choisit toutefois de ne pas prĂ©dĂ©terminer chaque chose. En particulier, Il a créé l’homme Ă  Son image et Ă  Sa ressemblance, en lui donnant la possibilitĂ© de transcender son instinct et de choisir dans quelle direction orienter ses actions. Au contraire, c’est la possibilitĂ© de choisir, le libre arbitre, Ă  nous rendre des humains complets, car c’est Ă  nous et Ă  nous seuls d’adresser la pensĂ©e et l’Ɠuvre Ă  Dieu et Ă  Sa volontĂ©, sans aucune constriction. Nombreuses sont les citations bibliques qui soulignent l’importance du libre arbitre, qui dans l’Ancien Testament est vu comme une grande responsabilitĂ©, en plus d’ĂȘtre un grand don que Dieu a fait Ă  ses fils bien-aimĂ©s. Le libre arbitre dans la Bible implique donc d’un cĂŽtĂ© la libertĂ© de choisir et de l’autre la responsabilitĂ© de choisir de maniĂšre juste.

Le concept de libre arbitre pour Dante Alighieri

On demandera beaucoup Ă  qui l’on a beaucoup donnĂ© (Lc 12,39-48). Cette affirmation de l’Évangile de Luc est emblĂ©matique pour comprendre la vision de Dante Alighieri, le poĂšte de la Divine ComĂ©die, concernant la question du libre arbitre. Dante, homme de la pensĂ©e, mais aussi de l’action, nourrissait un profond mĂ©pris pour une catĂ©gorie d’hommes en particulier : les indolents, i.e. ceux qui tout en ayant la libertĂ© et la facultĂ© de choisir comment agir, renoncent Ă  elles par peur ou par paresse ou par faiblesse, et laissent les autres choisir pour eux. Il les mĂ©prise au point qu’il leur dĂ©die des paroles trĂšs acerbes dans le chant III de l’Enfer, oĂč il les rencontre dans l’Ante-enfer. Il s’agit d’hommes et de femmes qui pendant leur vie n’ont jamais agi ni dans le Bien ni dans le Mal, mais qui se sont limitĂ©s Ă  suivre la masse, sans prendre position, en restant impassibles. La condamnation que le poĂšte Ă©tablit pour eux est exemplaire : puisqu’ils n’ont pas Ă©tĂ© assez mĂ©chants pour mĂ©riter les peines de l’Enfer, mais pas suffisamment bons non plus pour pouvoir prĂ©tendre au Paradis, ils doivent courir nus pendant l’éternitĂ© en poursuivant une insigne blanche (leur incapacitĂ© Ă  se dĂ©cider), tandis que des guĂȘpes et des grosses mouches les piquent et que les vers mangent leur sang et leur larmes. Virgile, en accompagnant Dante loin de ces tristes figures, l’exhorte :

Ceux-ci n’ont point l’espĂ©rance de mourir,

et leur aveugle vie est si basse

 qu’ils envient tout autre sort.

 

Le monde ne laisse subsister d’eux aucune mĂ©moire :

la Justice et la Miséricorde les dédaignent.

Ne discourons point d’eux, mais regarde et passe !

La condamnation de Dante est claire et sévÚre : garde à qui, en ayant reçu le don de la liberté de choisir, le libre arbitre, y renonce pour suivre le chemin le plus facile. Renoncer à la liberté, et à la responsabilité qui en dérivent, équivaut à renoncer à sa propre dignité humaine.

inferno par dante alighieri
Inferno par Dante Alighieri

Le libre arbitre pour Saint Augustin

Dieu t’a fait sans toi, sans toi il ne te justifie (Saint Augustin, Sermon CLXIX, 13)

Pour Saint Augustin la GrĂące divine revĂȘt un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans le destin de l’homme par rapport au libre arbitre, que le philosophe pourtant reconnaissait. En pratique, Dieu a créé l’homme libre de choisir. L’homme a choisi le mal, en commettant le PĂ©chĂ© originel.

À partir de ce moment-lĂ , Dieu, qui est omniscient et qui a toujours su que l’homme, laissĂ© libre, aurait pĂ©chĂ©, continue de lui laisser totale libertĂ©, sans interfĂ©rer avec son libre arbitre. Dieu laisse donc l’homme libre de pĂ©cher. Toutefois, justement parce que Dieu sait qui se sauvera et qui pas, il illumine les hommes en leur montrant qu’est-ce qu’est le bien et qu’est-ce qu’est le mal et en leur donnant la force pour bien agir Ă  travers la GrĂące.
Pour Saint Augustin, l’homme est donc libre. Dieu, dans sa divine prescience, lui laisse la libertĂ© de faire le bien ou le mal, en donnant Ă  certains, Ă  travers la GrĂące, la possibilitĂ© de se sauver. Aucun homme ne peut toutefois se sauver uniquement avec sa propre volontĂ©. C’est la GrĂące divine qui l’aide. « Qui peut donc ĂȘtre sauvĂ©? JĂ©sus les regarda, et leur dit: Aux hommes cela est impossible, mais Ă  Dieu tout est possible » (Matt 19,25-26).
Mais de quelle maniĂšre Dieu dĂ©cide qui illuminer avec la GrĂące et qui pas ? Cela descend de la possibilitĂ© du jugement humain. L’homme ne peut certainement pas se permettre de critiquer Dieu, vu qu’il ne possĂšde pas les instruments pour comprendre Sa volontĂ© et Son dessin, comme le rappelait Paul de Tarse : « Ô homme, toi plutĂŽt, qui es-tu pour contester avec Dieu? Le vase d’argile dira-t-il Ă  celui qui l’a formĂ©: Pourquoi m’as-tu fait ainsi? Le potier n’est-il pas maĂźtre de l’argile, pour faire avec la mĂȘme masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil? » (Romains 9,20-21)

Pour Saint Augustin, donc, le libre arbitre demande le secours de la GrĂące, puisque l’homme a la facultĂ© de choisir le bien, mais, Ă  partir du moment oĂč il s’est sĂ©parĂ© de Dieu, il a perdu la capacitĂ© de le mettre en pratique.

Le libre arbitre pour Luther

Martin Luther, pÚre et promoteur de la Réforme Protestante, basa sur les paroles de Saint Augustin son concept de libre arbitre, ou plutÎt de la négation de celui-ci : le serf arbitre.

Le schisme protestant attaqua dĂšs son principe le concept de libre arbitre. Pour les pĂšres du Protestantisme, en effet, l’existence humaine est basĂ©e sur une prĂ©disposition absolue. Aucune possibilitĂ© de choix, aucune variable liĂ©e Ă  nos dĂ©cisions, Ă  nos actions. Paradoxalement, Luther et Calvin basĂšrent cette affirmation justement sur la pensĂ©e de Saint Augustin concernant le libre arbitre. Mais il y a des diffĂ©rences. Il est vrai que Saint Augustin voyait dans le PĂ©chĂ© originel le premier mauvais choix de l’homme, rĂ©sultant dans un Ă©loignement de Dieu, mais il n’a jamais affirmĂ© que le PĂ©chĂ© originel ait anĂ©anti la nature humaine, en rĂ©duisant l’homme Ă  un animal en proie Ă  son instinct et destinĂ© Ă  succomber Ă  la volontĂ© de Dieu ou du DĂ©mon sans pouvoir poser aucun choix. « La volontĂ© humaine est posĂ©e entre les deux [Dieu et Satan], telle une bĂȘte de somme. Si c’est Dieu qui la monte, elle veut aller et elle va lĂ  oĂč Dieu veut [
]. Si Satan la monte, elle veut aller et elle va oĂč veut Satan. Et il n’est pas dans son arbitre de courir vers l’un ou vers l’autre de ces cavaliers ou de le chercher ; mais ce sont les cavaliers eux-mĂȘmes qui se combattent pour s’emparer d’elle et la possĂ©der » (Luther, Du serf arbitre).

martin lutero fr

Martin Luther nie donc l’existence du libre arbitre, en rĂ©duisant toute la vie humaine Ă  la prĂ©destination. L’homme n’a pas d’espoir et Ă  rien ne vaut sa volontĂ© de faire du bien. Uniquement la foi peut sauver l’homme, la foi en Dieu qui le pousse vers le salut plutĂŽt que vers la damnation. AprĂšs lui, Jean Calvin, autre pĂšre de la RĂ©forme, dĂ©veloppa une vision encore plus dĂ©terministe, selon laquelle la Providence dĂ©termine le destin de l’homme, indĂ©pendamment de ses mĂ©rites. L’homme peut uniquement cueillir les signes de la bienveillance divine dans ce qu’il arrive Ă  bien faire pendant sa vie.

Le libre arbitre selon Erasme de Rotterdam

Erasme de Rotterdam contesta la pensĂ©e LuthĂ©rienne. Tout en admettant que le PĂ©chĂ© originel ait endommagĂ© la nature humaine, il revendique toutefois le besoin de la part de l’homme, d’ĂȘtre libre, car s’il n’en Ă©tait pas ainsi, la GrĂące, la justice et la misĂ©ricorde de Dieu n’aurait pas de sens. Selon Erasme, donc, l’homme doit ĂȘtre libre d’accepter ou de refuser la GrĂące divine, mais il doit se rendre compte qu’il ne peut pas y arriver tout seul. Erasme porte comme exemple celui d’un pĂšre et d’un fils. Le fils, encore petit, voudrait prendre un fruit sur un arbre, mais il n’arriverait pas Ă  l’atteindre si le pĂšre ne le soulevait pas de ses bras. Ainsi l’aide du pĂšre (la GrĂące)  permet au fils (l’homme) d’obtenir ce qu’il dĂ©sire (le salut). Sant le pĂšre, le fils n’aurait mĂȘme pas vu le fruit entre les branches. Sans la GrĂące divine, l’homme ne peut donc rien, mĂȘme s’il est mĂ» par une volontĂ© forte.

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Erasme affirme que, malgrĂ© le PĂ©chĂ© originel, dans l’homme il y a encore le libre arbitre, qui lui permet de dĂ©cider dans quelle direction aller, vers le bien ou le mal. Il affirme toutefois aussi que l’homme peut accomplir le bien et le mal uniquement avec le consentement de Dieu, et Dieu donne Ă  l’homme la GrĂące pour l’aider Ă  choisir. En particulier, la GrĂące intervient dans la premiĂšre et dans la derniĂšre phase de l’action humaine, que nous pouvons ainsi diviser : dĂ©but, dĂ©veloppement et issue finale. La GrĂące influence donc l’homme dans l’intention, dans la volontĂ© de faire et lui permet d’accomplir ce qu’il a Ă©tabli. Le comment, par contre, est dĂ©fini par le libre arbitre de l’homme.