Les 10 sanctuaires mariaux les plus célèbres en Italie

Les Sanctuaires Mariaux représentent depuis toujours des lieux où se concentre la dévotion à la Vierge, Mère de Jésus. Entre histoire et traditions, miracles et légendes, un voyage dans les lieux de foi et d’amour immortel

Mai mois de la Sainte Vierge. Le moment idéal pour rendre visite à un des innombrables sanctuaires mariaux clairsemés en Italie, mais pas seulement. Cette année plus que jamais beaucoup de personnes sentiront la nécessité de s’adresser à la Mère de Jésus pour lui demander grâce, pour invoquer sa miséricordieuse intervention afin d’apporter paix et amour parmi les hommes. Du reste, depuis le Moyen Âge, en ce mois de mai se multipliaient chaque année les sacrifices offerts à la Vierge, les dévotions et les promesses adressées à la Mère de Dieu, et naturellement la pratique du Saint Rosaire, la prière dévotionnelle par excellence, « offerte » de la part de Marie en personne aux hommes par le biais de Saint Dominique, fondateur de l’Ordre des frères prêcheurs.

En laissant courir le regard sur la longue liste de Sanctuaires Mariaux construit au cours des siècles en Italie, la première chose qui saute aux yeux est comment chacun d’entre eux exprime une manière différente de vivre la vénération de Marie, profondément liée à l’histoire du sanctuaire lui-même, mais aussi imprégné par l’atmosphère, par la saveur locale du lieu où la dévotion est née et s’est développée. Comme si les sanctuaires mariaux en Italie reflétaient les caractéristiques des différentes localités au point d’en faire partie, comme des éléments du paysage, comme les montagnes qui parfois les protègent comme des précieux écrins, ou comme la mer, sur l’immensité de laquelle ils ont vue, prêts à prendre leur envol.

Passons donc en revue dix sanctuaires célèbres en Italie dédiés à la Vierge et liés aux nombreux titres mariaux avec lesquels elle est connue et vénérée.

Sanctuaire de Notre-Dame du Divin Amour

Situé dans la campagne juste en dehors de Rome, à Castel di Leva, le Sanctuaire de Notre-Dame du Divin Amour se distingue non seulement comme lieu de miracles et de pèlerinages assidus, le rendant plus fréquenté que de nombreuses églises bien plus célèbres de la capitale, mais aussi en tant que lieu préférentiel des sorties campagnardes des romains. Né autour d’une ancienne représentation de la Vierge trônant avec l’Enfant Jésus à bras, et sur la tête de laquelle virevolte une colombe, symbole du Saint-Esprit, le Sanctuaire du Divin Amour tire précisément de là sa double dévotion, à la Vierge et au Saint-Esprit, sa réputation et l’afflux constant de fidèles, qui profitent également des fréquents et suggestifs pèlerinages nocturnes pour se rendre dans ce lieu de culte et apporter leur ex-votos à la Vierge.

Sanctuaire de Maria Santissima Addolorata de Pietralba

Dans le Trentin Haut-Adige surgit un autre célèbre sanctuaire dédié à la Vierge. La localité est Nova Ponente, le Sanctuaire est celui de Pietralba. Il surgit sur une colline, dans une position magnifique d’un point de vue paysager, entre prairies et forêts avec lesquels la belle église baroque se fond. Dans ce cas-ci aussi, et comme il arrive souvent d’ailleurs, la dévotion est née et s’est développée autour d’une image de la Vierge, cette fois-ci une petite Pietà en albâtre, d’à peine 20 cm de hauteur, conservée sur place depuis 1547, d’abord dans une chapelle et ensuite dans la splendide église blanche construite par les dévots, dont la dévotion, au cours des siècles, fut telle qu’il a été nécessaire de remplacer l’image par une copie, puisqu’ils étaient sur le point de la consommer complètement à force de baisers.
En 1988 Pape Jean-Paul II visita le Sanctuaire et concéda l’indulgence plénière à qui aurait visité le lieu qui conservait la statuette de Notre-Dame des Douleurs.

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Sanctuaire de Notre-Dame de la Garde de Gênes

Sur le Mont Figogna, à Ceranesi, visible par n’importe qui s’approche de Gênes et penché au-dessus de la ville comme un gardien silencieux, surgit « le Garde », comme il est appelé par les Génois, i.e. le Sanctuaire de Notre-Dame de la Garde. Érigé à la fin du XVème siècle, il est de dimensions imposantes, tellement qu’il a été élevé au rang de basilique mineure, et conserve une statue de la Vierge placée derrière le maître-autel. Les pèlerins sont accueillis dans la Chapelle de l’Apparition. Le titre marial de Notre-Dame de la Garde nait justement ici, dans ce Sanctuaire, construit en souvenir de l’apparition de la Vierge à Benedetto Pareto en 1490. La Vierge demanda à l’humble agriculteur de faire ériger un sanctuaire en son nom, mais il s’en laissa dissuader par sa femme et par ceux qui le traitaient de visionnaire. Une chute tragique l’amena en fin de vie et à ce moment-là, en invoquant la grâce de la Vierge, Benedetto Pareto promit d’accomplir sa promesse et fut sauvé. Pour cette raison, dans l’iconographie traditionnelle, Notre-Dame de la Garde est toujours représentée avec Benedetto agenouillé en sa présence.

Sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi

Nous avons parlé du Sanctuaire de la Bienheureuse Vierge Marie du Saint Rosaire de Pompéi dans un article dédié à Saint Pio de Pietrelcina, qui était un grand dévot de la Vierge en général et de cette dénomination en particulier. Padre Pio se rendit plusieurs fois en pèlerinage dans ce Sanctuaire, où eut également lieu le miracle de la rose. Désormais en fin de vie, le Saint demanda à un de ses dévots d’apporter une rose rouge qu’il lui avait offert devant le tableau de la Vierge qui y était conservé. Cette même rose continua de rester fraîche et même de se refermer en bouton parfumé même après la mort du Saint.

Le Sanctuaire est un des plus important de la région et un des plus visité en Italie avec des millions de pèlerins qui s’y rendent chaque année, mais aussi de touristes. En l’honneur du tableau de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi se déroule une pratique dévotionnelle particulière, surtout le 8 mai, une Supplication spéciale que les fidèles à Notre-Dame du Saint-Rosaire récitent ensemble, peu importe où ils se trouvent, et qui fut écrite par le Bienheureux Bartolo Longo.

Sanctuaire de la Madone de San Luca

Plus proprement une basilique, le Sanctuaire de la Bienheureuse Vierge de San Luca surgit sur le sommet boisé du Monte Guardia, juste en-dehors de Bologne. Sa construction et consécration sont liées à une icône qui représente la Vierge à l’Enfant et qui a été attribuée à Saint Luc en personne. Un pèlerin grec l’aurait amenée ici depuis la basilique de Sainte Sophie, où elle lui avait été confiée par les prêtres avec la recommandation de l’amener sur le Monte Guardia. La construction du sanctuaire est par contre attribuée à Angelica Bonfantini, une noble dame qui décida de vivre comme ermite en quittant tous ses biens et qui fit ériger l’église de Sainte Marie de la Garde, premier noyau du Sanctuaire. À l’icône de Notre-Dame de la Garde, qui au cours des siècles a été souvent prise du Sanctuaire et amenée en procession en ville, sont attribués de nombreux miracles et grâces au cours des siècles. La représentation de la Vierge est du type hodigitria, « Celle qui indique la Voie », la « Vierge des voyageurs ».

Basilique de la Sainte Maison de Lorette

Définie comme la “Lourdes” italienne, la Basilique de la Sainte Maison de Lorette, en province d’Ancône, est un autre des sanctuaires mariaux les plus visités dans l’absolu. Construite au IVe siècle, selon la légende elle serait en réalité l’authentique Sainte Maison de Marie, le lieu où elle reçut la visite de l’ange et l’annonce de la naissance de Jésus. La maison aurait été transportée de Nazareth jusque-là par des anges afin de la préserver de l’invasion turque. La vénération de Notre-Dame de Lorette est liée surtout à la dimension humaine et familiale de la Vierge, mais aussi de Jésus fait homme. Lieu de pèlerinage pour d’innombrables fidèles et pèlerins, elle a été le théâtre de guérisons miraculeuses et, en général, a été un lieu de refuge et de réconfort pour tous ceux qui s’y rendaient obérés par la souffrance du corps et de l’esprit. Ici sont nées également les Litanies laurétanes, les supplications qui sont récitées ou chantées à la fin du Rosaire. Une curiosité : c’est justement la légende selon laquelle ce furent les anges en vol à transporter la maison jusque-là qui a fait en sorte que Notre-Dame de Lorette devint Sainte Patronne de l’Aviation et, en général, de qui se déplacent en l’air.

Sanctuaire de Maria Santissima del Tindari

À Tindari, sur un magnifique promontoire surplombant la mer Tyrrhénienne, surgit le Sanctuaire de Maria Santissima del Tindari. Devenu avec le temps un des lieux de pèlerinages les plus célèbres d’Italie et un des Sanctuaires mariaux les plus connus, il est né autour de la vénération à la statue de la Vierge Noire que les marins d’un navire en voyage de Byzance durent abandonner sur la place afin de fuir une tempête et de reprendre le large. La Vierge Noire de Tindari est en effet une Vierge byzantine, sculptée dans du bois de cèdre du Liban avec les traits d’une impératrice. L’actuelle Basilique Sanctuaire de Maria Santissima de Tindari surgit sur les restes d’une ancienne petite église détruite par des pirates arabes, entre les petits lacs de Marinello, au sein d’une splendide réserve naturelle.

Sanctuaire de Maria Santissima Addolorata de Castelpetroso

En province d’Isernia, dans la commune italienne de Castelpetroso, surgit la Basilique Sanctuaire de Notre-Dame des Douleurs. Théâtre d’apparitions mariales depuis mars 1888, le Sanctuaire a été confié dans un premier temps aux franciscains et aux franciscaines de l’Immaculée Conception, tandis que maintenant ce sont les servantes du Seigneur et de la Vierge de Matará qui s’occupent d’accueillir les nombreux pèlerins. L’église se distingue par la beauté architecturale et par le plan central particulier construit autour d’une salle octogonale.

Basilique de Sainte-Marie-des-Anges d’Assise

La basilique de Sainte-Marie-des-Anges a été pratiquement construite autour de la Portioncule, la chapelle où priait Saint François d’Assise, qui était en effet consacrée à Sainte Marie des Anges, un des titres mariaux avec lequel les catholiques s’adressaient à Marie. En souvenir de cette dévotion que le Saint d’Assise sentait profondément, sur la façade de la basilique a été placée une statue de la Vierge en bronze doré. Créée afin de contenir la Portioncule, mais aussi la Chapelle du Transit, ancienne infirmerie du couvent franciscain où Saint François mourut après avoir terminé la composition du Cantique des Créatures, et celle de la Roseraie, théâtre d’un des plus célèbres miracles de Saint François, est construite avec des lignes propres et épurées. Elle représente, en plus d’un sanctuaire marial célèbre et aimé, le coeur même de la spiritualité franciscaine.

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Sanctuaire de Notre-Dame de la Couronne

Le dernier sanctuaire marial que nous allons passer en revue est probablement aussi un des plus suggestifs d’un point de vue logistique. Il s’agit du Sanctuaire de Notre-Dame de la Couronne, construit dans un renfoncement creusé dans le flanc du Mont Baldo, sur la frontière entre Caprino Veronese et Ferrara di Monte Baldo, en province de Véronne, à 774 mètres au-dessus du niveau de la mer. Surplombant un précipice, il est un des lieux de pèlerinage les plus célèbres au monde avec son dénivelé de 600 mètres et les 1500 marches que les pèlerins parcourent depuis des siècles. Le Sanctuaire de la Madonna della Corona surgit au XVe siècle afin d’honorer l’apparition de la statue de Notre-Dame des Douleurs, une petite Pietà en pierre peinte qui en 1522 se trouvait dans la ville de Rhodes assiégée par les Turcs, mais réapparut miraculeusement juste là. Né comme lieu d’ermitage, le Sanctuaire fut ensuite agrandi grâce aux chevaliers de Malte. Même si aujourd’hui on peut y accéder en voiture, suivant la route asphaltée, de nombreux pèlerins choisissent de parcourir au moins le long escalier construit en imitation de la Scala Sancta de la Basilique de Saint-Jean-de-Latran à Rome, en s’agenouillant sur chacun des vingt-huit marches et en révoquant les moments de la Passion de Jésus.